Sophia Andreotti, journaliste et rédactrice free-lance, est une enfant du franco-allemand: "Le franco-allemand doit devenir plus audacieux et plus englobant".

 

Sa famille, son éducation, ses études, son travail : sa vie est imprégnée par les deux pays depuis toujours. Cette Française de 31 ans s’est installée à Berlin après avoir obtenu son diplôme de Master Journalisme franco-allemand. 

 

Sophia est née et a grandi en France avec une mère allemande. Enfant, le seul contact qu'elle avait avec l'Allemagne et l'allemand était lors des nombreuses vacances en famille dans la maison de sa grand-mère, en Sarre. Pour elle, cette Allemagne était une sorte de paradis, un univers en dehors de sa ville de naissance Reims. L'histoire de la ville et la signification de la cathédrale de Reims pour les relations franco-allemandes ne l'ont pas laissée indifférente. Comme la France et l’Allemagne ont joué un rôle important dans l'intégration européenne, son regard sur l'Europe a toujours été au-dessus du franco-allemand. Ses origines polonaises et italiennes y ont également contribué.

 

Ces enjeux familiaux franco-allemands et européens, ainsi que son parcours scolaire en classes européennes, n'ont pas manqué d'influencer son choix d'étude. Le fait que l'allemand soit « la voie d'excellence en France », comme l’observe Sophia, et la possibilité de s’élever socialement par cette voie, l'ont finalement poussée à opter pour une licence d'allemand à Paris IV. L'objectif était d'intégrer par la suite une école de journalisme pour accéder à ce métier. Le master Pro en Journalisme franco-allemand à la Sorbonne Nouvelle lui a permis de construire une bonne base.

 

La jeune femme porte un regard critique sur le système universitaire français, en général, mais surtout sur sa préparation à la vie professionnelle. Si les études d'allemand en licence et en master à Paris IV lui ont permis d’acquérir de nombreuses connaissances sur les deux pays, elle critique cependant l'insertion professionnelle. L'université ne s'engagerait pas assez pour aider à « mener de plus grands projets, à intégrer des rédactions », ou encore pour  la recherche d'un stage. Le système français et la réputation des Grandes Écoles donnent l'impression qu'un cursus universitaire est presque insignifiant, d'où l'importance d'un bon stage qui pourrait compenser ce manque sur le CV. Elle encourage notamment la création d'un réseau pour les étudiants à travers les stages. C'est une chance que les profils franco-allemands soient très recherchés sur le marché de travail!

 

Selon Sophia, le monde franco-allemand peut parfois paraître plutôt refermé sur lui-même pour un observateur extérieur. Un manque d'ouverture qui se reflèterait dans le macro-monde du franco-allemand qui, toujours d'après elle, n'est pas toujours à la hauteur des réalités actuelles. Elle souhaiterait par exemple qu'il soit accessible aux jeunes étudiants, apprentis et travailleurs. Il serait positif que le franco-allemand affronte cette réalité en étant « plus englobant et plus audacieux ». 

 

Sophia essaie d'y contribuer en tant que journaliste. Garder son histoire et son âme franco-allemandes n'empêche pas de rester ouverte à d'autres univers. Et pour elle, il n'y a pas de meilleur endroit pour y parvenir qu’à Berlin, où elle a trouvé un contexte cosmopolite où tout cela est possible. 

mwf (janvier 2019)


Clémence Peyron, journaliste chez Campus Channel à Paris : « Ce qui me plaît, c’est de ne pas être enfermée dans un même métier toute ma vie »

 

 

La première chose que je remarque chez Clémence, d’abord dans notre correspondance électronique, puis lorsqu’on se rencontre un soir dans un petit bar du 11e arrondissement, c’est son ouverture d’esprit. Souriante et curieuse, elle me consacre une heure de son temps pour me raconter son parcours autour d’un verre de vin blanc.

  

Actuellement, Clémence travaille chez Campus Channel, une start-up rachetée par le groupe Le Figaro qui propose des formats variés présentant aux futurs étudiant.e.s différentes écoles, aussi bien en France qu’à l’étranger. Dans ce cadre, Clémence est notamment chargée de l’animation d’une émission qui invite des représentant.e.s d’écoles pour présenter leurs institutions aux lycéen.ne.s et étudiant.e.s qui peuvent ensuite intervenir en live chat. « On fait des reportages dans les écoles aussi, donc on s’est très diversifiés », tient à souligner l’ancienne étudiante de Paris 3. C’est un format qui s’adapte aux changements dans le domaine de l’admission postbac et de la formation universitaire en France ces dernières années: l’équipe a par exemple recruté un expert Parcoursup, même si la grande majorité des écoles présentées font usage de leurs propres concours d’admission.

  

Cet emploi dans le domaine du vidéojournalisme est la première étape un peu plus permanente dans la carrière professionnelle de Clémence. Les étapes précédentes ? Après un diplôme de Sciences politiques à Sciences Po Aix, elle s’est laissé guider par ses intérêts et ses envies. « Je ne savais pas vraiment vers quoi m’orienter, j’avais adoré mon année à Berlin, j’avais un grand attrait vraiment pour tout ce qui était allemand, la langue, la culture. Mais que faire de ça… ? J’ai donc complété  mon diplôme avec un Master 2 ».

  

Le Master 2 auquel elle fait allusion, c’est le cursus de Journalisme franco-allemand, proposé parmi les offres de formation du département d'Etudes Germaniques à la Sorbonne Nouvelle. Cette formation ne lui donne pas seulement la possibilité d’approfondir ses compétences en allemand, mais également d’effectuer plusieurs stages de fin d’études, notamment à la Wiener Zeitung, principal quotidien de la capitale autrichienne ainsi que chez Arte à Strasbourg. Un dernier stage à La Chaîne Info (LCI) débouche d’abord sur un travail en tant que commentatrice-rédactrice, puis se transforme en travail à la pige, donc sur la base de contrats d’une journée dont le nombre est limité à l’année, pour éviter l'emploi précaire. Ainsi, pendant quelques années, Clémence acquiert des compétences très variées dans les différents domaines du journalisme, dans des groupes de médias réputés comme LCI et Prisma Media et les start-ups, en alternant entre les piges et les CDD, avant de signer un CDI avec Campus Channel en 2017. Son parcours peut sembler atypique, mais sa flexibilité professionnelle lui a permis de devenir polyvalente : « Je sais faire des vidéos, je sais écrire, je sais passer devant la caméra… Je n’ai pas fait de radio par contre, mais les podcasts, c’est une chose qui m’attire beaucoup », raconte-t-elle.

 

Cette ouverture d’esprit a donc permis à Clémence d’avoir des expériences enrichissantes dans presque tous les domaines techniques et thématiques du journalisme, en se réservant la possibilité de changer encore de métier et de développer encore d’autres compétences : « Peut-être que demain je travaillerai dans un magazine animalier », dit-elle en souriant. Cette envie de bouger lui permettra éventuellement aussi un jour de renouer un lien avec l’Allemagne et la langue allemande, qui s’est perdu après ses études et qui ne lui sert plus que de temps en temps, mais qui reste tout de même un intérêt personnel auquel elle essaie de se consacrer le plus souvent possible dans son temps libre.

 

lea (janvier 2019)

 


Helen Chachaty – Journaliste pour Le Journal de l'aviation : "Ce que j'aimais dans le master de journalisme franco-allemand, c'étaient avant tous les travaux de groupe et l'association de cours théoriques et pratiques."

 

Franco-autrichienne, Helen Chachaty étudie en collège et lycée internationaux. Cet environnement développe son goût pou les langues et les autres cultures. Elle décide donc de s'inscrire en double licence d'Histoire/Anglais à l'université Paris-Diderot, localisée à l’époque à Jussieu, de 2005 à 2008. Elle effectue sa dernière année de licence en Erasmus à l'université de Bielefeld en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.Suite à l'obtention de sa licence, elle se dirige vers le journalisme, et obtient son master de "Journalisme et médias en région" à Sciences Po Lyon en 2010. Elle s'inscrit alors en Master 2 de journalisme franco-allemand à la Sorbonne-Nouvelle, déjà sous la responsabilité de Valérie Robert. Outre la formation journalistique complémentaire, elle justifie son choix par la volonté de revenir à l'allemand.

Le master propose à l'époque quelques cours sur le site de Censier mais la plupart se déroulent à Asnières, laissant en souvenir à Helen Chachaty beaucoup de longs trajets entre les deux campus. Bien que ce master soit assez court (de septembre à janvier 2011, le reste de l'année étant consacré à un stage obligatoire), elle y apprécie les travaux de groupe, avec la petite dizaine d'autres élèves de sa promotion. Les cours de radio l'ont beaucoup marquée, et elle souligne la bonne répartition entre les cours théoriques et ceux proposant plus de pratiques. Elle est restée contact avec certains élèves, ce qui lui permet d'ajouter que ce master mène à toutes les branches du journalisme : l'un de ses anciens camarades est aujourd'hui pigiste pour des médias français, une autre réalise des documentaires de cinquante-deux minutes…

 

Helen Chachaty, quant à elle, effectue un premier stage de cinq mois au sein d'Euradionantes, où elle peut mettre en pratique ses cours de radio ainsi que son expérience internationale. Elle présente des journaux d'information et réalise des reportages sur l'actualité locale et européenne. Elle est ensuite stagiaire à Cols bleus, le magazine de la Marine nationale, et à la Badische Zeitung à Freibourg. Depuis six ans, elle est journaliste au Journal de l'aviation, pour lequel elle écrit sur l'actualité aéronautique, plus spécifiquement dans le domaine de la Défense. Bien que l'anglais et le français y soient prédominants, l'allemand lui sert encore parfois. Elle a pu découvrir et approfondir le monde de l'aéronautique petit à petit. Aujourd'hui, elle se sent bien dans ce qu'elle fait, et n'envisage pas de changer de domaine.

 

 oga (déc. 2017)


Anita Westrup, diplômée du master de jour-nalisme franco-allemand travaille à la chaîne de TV allemande ARD : « J’étais ravie de trouver un cursus qui me laisse beaucoup de libertés ».

 

Comment es-tu arrivée à la Sorbonne Nouvelle? Entre septembre 2012 et janvier 2013 je suis partie en Erasmus à Paris 7. Au départ je ne voulais pas trop aller à Paris, j’avais peur de me perdre dans cette grande ville. Là j’ai rencontré un garçon, ce qui m'a motivé pour retourner en France. Je suis donc rentrée en Allemagne pour envoyer des candidatures un peu partout pour le Master 1 et j’ai été prise en Information et communication.

 

Pour le Master 2 j’avais vraiment envie de faire le Journalisme franco-allemand à Paris 3. J’étais ravie d’avoir un cursus qui me laisse beaucoup de liberté, avec des cours au premier semestre et des stages au deuxième. En tout, j’ai fait 4 stages jusqu’en août puis j’ai passé ma soutenance. 

 

Après mon Master j’ai été quelque temps community manager pour Accord Hotel, je m’occupais des pages web de l’entreprise. Cela s’éloigne du journalisme mais ça payait assez bien. Ensuite j’ai été recrutée par un studio de correspondants pour une chaîne allemande en France qui avait besoin de renfort au moment des attentats de Paris. Le même studio m'a ensuite sollicitée pour la COP21. C’était très valorisant comme expérience, j’ai pu traduire des textes, sélectionner des morceaux d’interviews pour le JT.

 

En ce moment, je fais un "volontariat" d’un an et demi auprès de la chaîne allemande ARD, dans la sous-division du Bade-Wurtemberg. On était 400 candidats pour seulement 10 places. C’est une formation tri-médiale (journalisme web, radio et télévision). Je me suis acheté un camping-car parce que c’est une formation pour laquelle je dois beaucoup bouger dans le sud de l’Allemagne, j’alterne entre théorie, conférences, et pratique.

 

Comment je vois l’avenir ? Normalement je pourrais continuer à travailler pour l’ARD après mon volontariat, mais j’ai envie de changer d’univers. Déjà parce que si je continue, je devrais m’installer à Stuttgart, et c’est une ville qui pour moi ne bouge pas assez. J’ai besoin d’une ville vivante, j'ai besoin que ça pétille. J'envisage de retourner à Paris en tant qu’auto-entrepreneuse et de proposer mes reportages à des studios, mais il y a déjà beaucoup de correspondants allemands sur place qui n’apprécient pas trop les petits nouveaux comme moi. Une autre possibilité serait d’entrer chez Arte pour des remplacements de rédaction. L’idéal pour moi, ce serait qu’on m’envoie faire des documentaires. Les images me fascinent! J’ai envie de partir dans un pays francophone pour capturer de belles images pour la télévision allemande. Cela apaiserait ma soif de voyage. J’aimerai traiter des sujets en profondeur, sur la politique, la culture ou la société.

 

Ce que je retiens de mon passage à Paris et à la Sorbonne Nouvelle ? Paris est devenu pour moi une ville où je viens chaque mois recharger mes batteries. J’adore la vivacité et l’offre culturelle ici. Je me rappelle à Paris 3 de la cafétéria et de ce piano où, de temps en temps, quelqu’un venait jouer quelque chose. C’était un vrai moment de détente et de réflexion pour moi. A Paris 3 j’ai rencontré une journaliste qui faisait un reportage sur « les études à Paris », qui devait être diffusé en Allemagne. C’est une de mes profs de Master qui nous a transmis l’information. Cela a été enrichissant pour moi. Habituellement c’est moi qui embête les gens pour pouvoir les suivre et avoir un entretien, j’étais ravie pour une fois d’inverser les choses. Nous avons travaillé ensemble sur le reportage pendant tout mon Master 2, et nous sommes restées de très bonnes amies, elle m’a beaucoup aidé pour entrer dans les réseaux du journalisme.

ana (déc. 2016)

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Anita Westrup, diplômée du master de journalisme franco-allemand travaille à la chaîne de TV allemande ARD
« J’étais ravie de trouver un cursus qui me laisse beaucoup de libertés. »
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Laure Etienne, journaliste et assistante de rédaction au magazine Polka
« Ils ont été très intéressés par ma spécialisation sur le journalisme franco-allemand »
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Guillaume Gorge, diplômé du Master journalisme franco-allemand, bientôt assistant- présentateur chez I-TELE
"Pour iTélé, L’usage de la langue allemande n’est pas nécessaire mais tout au long de mon parcours, notamment en tant que stagiaire, l’allemand a toujours été un atout, surtout lors des entretiens."
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Konstanze von Kotze, journaliste pour la rédaction francophone de Deutsche Welle
" Beaucoup de mes anciens camarades sont restés dans le journalisme, preuve que c'est une bonne formation. Le réseau marche bien : les stages redémarrent d'année en année. "
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Anne-Julie Martin, journaliste et reporter freelance
"Le journalisme est un métier touche-à-tout, avoir une spécialité n'est pas négligeable"
Asnières à Censier - Ancien - Interview
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Anne-Claude Martin, tout juste diplômée du Master Pro de Journalisme Européen parcours Allemand (promotion 2013)
« Lors de mes stages, je constate que parler allemand est un avantage évident. »
Asnières à Censier - Anne-Claude Martin
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Catherine M. A. Offermanns, responsable de la rédaction France du site cosmopublic.eu
« Ma spécialisation franco-allemande et mon engagement bénévole seront un atout pour trouver du travail ».
Asnières à Censier - Catherine M.A. Offe
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Dirk Fuhrig, journaliste et directeur des programmes chez Deutschlandradio Kultur
« Asnières était une période décisive pour mon parcours universitaire et ma vie personnelle. »
Asnières à Censier - Dirk Fuhrig (journa
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Laurie Tierce, journaliste web bilingue allemand
« L'étiquette franco-allemande fait la différence quand elle est assortie d'un parcours cohérent. »
Asnières à Censier - Laurie Tierce (jour
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Jacques Pezet, journaliste fact checker à Libération
« Ce qui compte, c'est la motivation. »
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Juliette Gramaglia, journaliste-stagiaire, diplômée du Master pro journalisme franco-allemand en 2015
« Le franco-allemand est un atout. »
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Laure Bourron, directrice commerciale Europe chez Associated Press
« Ces études m’ont permis de me spécialiser dans le métier que je fais encore quinze ans après... »
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