Fomo, la pandémie du 21ème siècle

Pourquoi se déconnecter ?

“Nous connaissons tous le sentiment d’être attaché de manière excessive aux écrans.”

 

La Fear Of Missing Out « peur de manquer » ou « peur de se laisser aller » est un nouveau phénomène qui s’est déclenché avec l’utilisation de plus en plus intense des réseaux-sociaux dans un contexte d’accélération digitale. Elle se manifeste par des sentiments de pression, d’anxiété de rater des choses, des événements et des informations. Pour les plus jeunes, c’est aussi lié à la comparaison perpétuelle : qu’est-ce que j’ai, moi, et qu’est-ce qu’ils ont, eux ? La connexion à internet par le téléphone ou l’ordinateur aux réseaux crée une pression et un sentiment de manque, le sentiment de rater des expériences, mais aussi de posséder moins que d'autres. Cette FOMO a des effets physiques et psychologiques. Souvent, les effets mentaux causent aussi des dégâts physiques, comme toute autre addiction, tels que des maux de tête, des douleurs au ventre, des maladies des yeux et des problèmes posturaux.

 

Les troubles psychiques sont encore les plus néfastes. Comme l’explique le Dr Andy Przybylski, auteur d’une étude sur la FOMO : “La FOMO a une intensité plus élevée chez les jeunes et, en particulier, chez les jeunes hommes. Plus le niveau de satisfaction sociale est faible, plus la FOMO est importante.”. La FOMO peut conduire à la dépression ou à l’anxiété, mais aussi à moins d’estime de soi et de confiance en soi.

 

Pourquoi ne pas se déconnecter ?

“Si on a besoin de faire une Détox, c’est assumer que les réseaux sociaux sont néfastes”

 

Pour éviter de souffrir de la FOMO, l’un des remèdes préconisés est de se déconnecter totalement des réseaux sociaux, et donc aussi de son téléphone, afin de ne pas avoir le sentiment de rater quoi que ce soit. L’espoir étant que, lorsque l’on n’utilise pas le téléphone portable et qu’on est matériellement coupé des réseaux et des autres plateformes, on serait en quelque sorte libéré de cette pression exercée par la FOMO. Aujourd’hui, familles et entreprises se laissent tenter par le concept des “journées détox, des week-ends type Cro-Magnon ou week-end blanc”.

Le principe est simple, et c’est le même pour toutes les formules citées précédemment : ignorer, pendant une journée ou un week-end, son téléphone portable, ou, au moins, ne pas aller sur les réseaux sociaux ou autres plateformes qui alimentent notre dépendance. Le but de ces journées ou week-ends est de prendre du temps pour soi-même et ses proches, de renouer avec la nature ou de redécouvrir la ville, de faire des activités à l’extérieur, en famille ou entre amis et collègues de travail, sans interruption et sans appel du large. Une autre connexion a lieu : avec les personnes avec lesquelles on est en présence physique. Ce type de connexion semble souvent beaucoup plus riche sur le plan affectif que la connexion au monde virtuel, elle permet de retrouver des sensations liées au monde physique et de rééquilibrer sa relation avec lui.

Si le contexte est davantage ludique (promenades dans la nature et jeux de société) pour les familles, les entreprises qui organisent ce type de journées le font plus généralement sous la forme de séminaires et de stages. Ces séminaires détox permettent de stimuler l’imagination et la créativité des collaborateurs en réalisant par exemple des activités manuelles.

Au lieu d’être connecté à son téléphone, seul, on peut ainsi faire des rencontres physiques avec d’autres personnes, en fonction de ses loisirs ou de ses passions, ou en découvrir de nouvelles, que ce soit dans un milieu associatif, sportif ou artistique. Il s’agit, en somme, d’une diversification, d’un enrichissement de la vie sociale, d’une relativisation et d’une mise en perspective des connexions virtuelles, et non d’une révocation en bloc de celles-ci.

Vive la vie: trouver sa voie

“S’ouvrir à la vie, c’est profiter de soi-même”

 

Chacun de nous a besoin de trouver son équilibre entre le monde digital et sa propre vie. S’il est vrai qu’il semble désormais impossible de nous projeter dans une vie dépourvue d’outils technologiques, propulseurs des informations d'aujourd'hui, il faudrait comprendre précisément quels sont les apports positifs d’un plus grand détachement à l’égard du digital. C’est à cela que servent les parcours de “detox” proposés par des applications telles que “Forest”. Le but de cette application est d'aider ses utilisateurs à mettre de côté leur téléphone afin de mieux pouvoir se concentrer. L’appli nous propose de planter virtuellement un arbre. Un magnifique arbre grandit à chaque fois qu’on ne touche pas nos téléphones pour au moins 30 minutes. Grâce à cette fonction, on aura la possibilité d’obtenir une véritable forêt. De fait, si on touche notre téléphone avant ce délai, l’arbre mourra en détruisant notre forêt verte : cela nous aide à renoncer à une nouvelle connexion.

 

L’un des autres remèdes que nous aimerions vous proposer est de commencer un parcours visant à une connaissance plus profonde de nous-mêmes. Faire son introspection peut aider, en effet, à comprendre d’où vient ce besoin compulsif de connexion, et permet donc de le réduire. Souvenez-vous du dernier jour où vous n’avez pas pris de photos à partager à d’autres, pendant un moment de bonheur ? Réussir à profiter de nos souvenirs ou de nos moments sans photos, stories ou post nous aide à mieux vivre l’instant présent et à l’apprécier dans ses moindres détails.

 

Autre possibilité de guérir de sa dépendance et d’encourager à la déconnexion, si on en a les moyens, bien sûr : suivre des séminaires de détox, mieux encore, se plonger dans un contexte rural, paradisiaque, où nos corps et nos pensées sont forcés de se décontracter dans la beauté de la nature. Cela est par exemple le cas du “séminaires détox” en Corse proposés par les entreprises.

SG&NC&FG&ELC