Pétrifiée

Je n’ai jamais ressenti de FOMO à proprement parler, mais voilà l’épisode qui s’en rapproche le plus, la seule fois où j’ai senti une réelle dépendance vis-à-vis de ma connexion. J’attendais cette mise en ligne de sujet de partiels pendant le premier confinement avec beaucoup d’appréhension. Il s’agissait des tous premiers examens à distance que je faisais de ma vie, consciente que ces examens détermineraient mon passage ou non en troisième année de Droit. 12h. Il était l’heure. La page avec le sujet devait s’afficher. J’attendais. J’attendais encore. Et je me mis a actualiser la page plusieurs fois, m’attendant à voir apparaitre le sujet. Mais rien, toujours rien. Comme pétrifiée devant mon écran. La page reste fixe et moi avec. Tout est silencieux, la porte de ma chambre est fermée, le temps semble s’y être arrêté, on peut tout juste entendre le chant des oiseaux dehors. Je suis là, comme un pantin qui n’a pas encore reçu l’ordre de bouger. Et pourtant, le pantin a chaud, il tremble, il n’arrive plus à respirer. Une monté d’angoisse, une peur panique – mon rythme cardiaque s’accélère, mes pensées se bousculent avec toutes un point commun : je suis la seule à avoir ce problème (pensais-je). Puis, le sentiment d’insécurité – la peur de n’avoir jamais le sujet de ce fichu partiel de droit civil, et par extension de pas avoir mon examen et donc mon semestre et par conséquent mon année. Toutes mes pensées s’enchainent très vite, trop vite. Je me mets à cliquer frénétiquement pour actualiser la page, impuissant devant les minutes qui s’écoulent, espérant sans cesse voir apparaitre ce PDF pour pouvoir commencer à travailler. 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                            KM