Printemps, Automne

10h04 le 6 décembre 2031. Je me réveille doucement au chant des oiseau. Je ne dois pas aller au travail aujourd’hui, l’école est fermée. Je vais pour ouvrir les rideaux, puis la fenêtre et enfin les volets. Une douce odeur de café et de pains tout juste sortis du fourneau arrivent jusqu’à mes narines.

Le ciel est ensoleillé, pas un nuage à l’horizon, l’air est doux. Étrange me diriez vous pour un mois de décembre ? Eh bien non, cela fait quelques années déjà que les saisons ont disparu. Par ma fenêtre, je perçois un grand cerisier, un cerisier napoléon. Vous savez avec ses cerise rouges claires, parfaites pour les clafoutis. Il est en fleurs. Je trouve que voir les arbres fleurir au mois de décembre remonte le moral. Tout est en vie. On devine les débuts de cerises, qui bientôt – enfin dans quelques semaines – seront prêtes à être cueillies. Les fleurs, sur le rebords de ma fenêtre, des tulipes et des jacinthes pour être exacte, sont ouvertes. En même temps, le jour est bien levé vu l’heure qu’il est. Une colombe vient se poser sur le cerisier. Je sens que ça va être une bonne journée. Noël approche, je vais profiter de ma journée de repos pour aller faire les cadeaux.

Cette douce odeur florale, mélangée à l’odeur de café et de pain cuit de la boulangerie d’en bas, me traverse et réveille mon odorat. Non pas que je ne l’était pas déjà, et ce grâce au paysage féerique qui se trouve devant mes yeux. Chacun de mes sens reprennent vie : ma vue, mon odorat, mon toucher et mon ouïe.

Une brise m’effleure le visage. Je me sens bien aujourd’hui, comme depuis un certains temps. Le dérèglement climatique, bien que ce ne soit pas forcément une bonne chose, a joué un rôle énorme sur mon moral et ma condition physique. Le temps ne devient plus lourd, les canicules et grands froids ont disparu. Ce qui nous reste sont les doux temps de printemps et l’automne qui résonne.

Il y a également une odeur de peinture fraîche, le voisin vient de badigeonner ses fenêtres d’un bleu ciel, presque blanc. Je ferais attention de ne pas m’y frotter lorsque je passerais devant tout à l’heure. La verdure reprend sa place. Plus un bruit de voitures, elles ont disparu. L’air est sain et agréable à respirer. Les bronchites causées par la pollution ont disparues, les virus aussi, la fonte des glaces s’est arrêtées et les gens se sont déconfinés.

Une goutte de pluie tombe sur mon visage, un arc en ciel surgit : le rouge, l’orange, le jaune, le vert, le bleu l’indigo et le violet tapissent désormais le ciel. La pluie s’est transformée en bruine, puis s’est arrêté totalement, laissant place au spectacle.  Les oiseaux virevoltent autour de ce dernier. J’aperçois alors Oops (mon chat, je l’ai appelé comme ça car il fait tout le temps des bêtises), s’en aller en faire une nouvelle. J’espère qu’il ne va pas encore me ramener un œuf.

Je referme la fenêtre, descend les escaliers et suit l’odeur de café et de pain frais jusqu’à la boulangerie. Puis je vais admirer le cerisier et commencer ensuite ma journée.

 

EOC